Demander à ce que, cette expression est-elle correcte ?

Relecture et orthographe

« Demander à ce que » ou « demander que » ? Il arrive que l’on prenne un certain plaisir à compliquer ce qui est simple. Et cela est vrai aussi pour les expressions françaises. Alors faut-il, pour certaines, «demander à ce qu’elles soient allégées » ou « demander qu’elles soient allégées » ?

Si la tournure « demander à ce que » est, pour certains grammairiens, fautive, pour d’autres, elle n’est pas incorrecte, mais singulière. Quoi qu’il en soit, de l’avis général, elle est lourde et il est préférable de ne pas l’utiliser.

Demander à ce que… une incertitude qui a des racines ?

S’il est parfois difficile de comprendre d’où viennent les erreurs de langage, celle-ci trouve sans doute son explication dans un subtil mélange entre une construction où l’objet est un infinitif prépositionnel (demander à payer la note) et celle où l’objet est une subordonnée complétive (demander que l’on apporte de l’eau).

De manière générale, la conjonction de subordination que, sert à introduire une proposition subordonnée conjonctive

Je souhaite que tu portes les fruits sur la table.

De ce que, à ce que… et les verbes qui font bon ménage

Toutefois, certains verbes transitifs indirects qui se construisent avec la préposition de ou à, peuvent voir leur proposition subordonnée commencer par de ce que ou à ce que.

Je tiens à ce que tu réussisses (par analogie à je tiens à ta réussite).

Je profite de ce que les enfants sont présents (par analogie à Je profite de la présence des enfants).

Mais de verbes transitifs indirects, il existe deux groupes

Il y a ceux pour lesquels les locutions conjonctives de ce que et à ce que sont recommandées.

Ainsi les verbes s’accoutumer, s’appliquer, condescendre, contribuer, se décider, s’employer, s’exposer, gagner, s’habituer, s’intéresser, s’opposer, se refuser, réfléchir, tenir, travailler, veiller, sont suivis de à ce que.

Et il en va de même pour des locutions verbales comme avoir intérêt, être attentif, trouver quelque chose d’étonnant

Il s’oppose à ce que vous soyez présents à la réunion.

Je suis attentif à ce que dit le professeur.

Et les verbes profiter et provenir voient leur subordonnée commencer par de ce que :

La cassure provient de ce que le matériel n’a pas été entretenu.

Et puis il y a ceux pour lesquels la simple conjonction que est recommandée.

Parmi eux, les verbes s’attendre, s’étonner, s’indigner, se féliciter, se réjouir, se plaindre, se soucier, avertir, consentir, faire attention, prendre garde…

Je m’étonne que tu arrives si tard (et non pas  Je m’étonne de ce que tu arrives si tard).

Vous êtes avertis qu’il ne sera pas patient (et non pas Vous êtes avertis de ce qu’il ne sera pas patient).

De la légèreté avant toute chose…

Inutile de trop en faire. Souvent les phrases simples sont beaucoup plus jolies que les propositions alambiquées.

Il s’habitue au froid est plus agréable à l’oreille que Il s’habitue à ce qu’il fasse froid.

 

“Nous payons des impôts pour rétribuer des fonctionnaires chargés de veiller à ce que nous payions bien nos impôts afin de rétribuer d’autres fonctionnaires.”

Henry Miller / Printemps noir

 

Quel que soit le type de document à formuler, il est essentiel qu’il ne comporte aucune erreur et soit rédigé dans un français correct. En cas de doute, profitez de ce que nous sommes un groupement de rédacteurs et de correcteurs pour faire appel à nos services en relecture et correction. Pour que vos écrits soient élaborés dans les règles de l’art !

 

 

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