Il peut être difficile de mettre des mots sur quelque chose d’aussi personnel que sa propre vie, mais c’est aussi un cheminement passionnant. Se souvenir, trier, sourire, rire, pleurer… et se lancer dans un récit autobiographique.
Mais une vie, cela peut être long, touffu, avec des rebondissements, des rencontres, des amours et des peines et beaucoup d’autres choses encore. Se balader dans ses méandres et les coucher sur papier demande un peu de discipline pour ne pas se perdre et rendre l’histoire fastidieuse.
Discernez ce qui est intéressant
Il n’est pas utile de tout raconter. Votre vie n’est pas une succession intense d’aventures passionnantes, elle compte très certainement des épisodes sans grand intérêt.
Vous devez donc retenir les traits les plus saillants de votre histoire, les événements qui ont joué un rôle décisif, les rencontres qui vous ont marqué. Vos premières dents trouveront leur place dans le récit uniquement si vous avez failli en mourir. Par contre, un instituteur ou un professeur qui a laissé son empreinte sera digne d’intérêt.
Bien entendu, il n’est pas question de déposer sur la page des éléments bruts sans relation entre eux. Il faut donc les entourer de tout ce qui forgeait votre quotidien au moment de l’événement. Montrez comment d’une expérience heureuse ou malheureuse vous vous êtes construit, vous avez choisi ce que vous vouliez faire, vous vous êtes engagé dans un métier, ou pas. Les regrets, les rendez-vous ratés sont importants s’ils sont à l’origine d’un changement de cap, d’une réussite ou d’un échec.
Ordonner vos souvenirs
Mettre les choses dans l’ordre suppose de commencer par un plan qui reprendra les grandes lignes, les idées principales que vous disséquerez ensuite en brodant sur vos souvenirs.
Point n’est besoin, à cet instant d’être dans une chronologie stricte. L’idéal est de prendre une grande page, de la découper en époques, celles qui vous intéressent, et d’ajouter, au fur et à mesure, les idées qui vous viennent. Une réminiscence pouvant en appeler une autre, antérieure ou postérieure, vous pourrez ainsi naviguer facilement d’un âge à un autre pour y apporter des éléments de construction.
Il vous sera ensuite plus facile de développer chaque point en vous appuyant sur cette trame sans en oublier et sans risquer de vous perdre ou de digresser inutilement.
Choisissez votre style
Maintenant que la base de votre récit est en place, que vous avez fait ressurgir des époques, des scènes, des personnages de votre vie, vous pouvez rédiger.
Pour cela, vous devez déterminer votre style d’écriture et la façon dont vous allez assembler le tout. En effet, rien de nous oblige à suivre une rédaction chronologique. Vous pouvez partir d’un événement qui vous semble être le pivot de votre vie et faire des retours en arrière qui expliquent la façon dont vous êtes arrivé jusque-là. Puis de raconter ce qui se passe après. Comment les choses ont évolué.
Vous devez aussi prendre parti pour un temps de rédaction. En général, les souvenirs se racontent au passé, mais vous pouvez aussi tenter le présent. Cela vous semblera peut-être plus vivant, plus « d’actualité ».
Quoi qu’il en soit, il vous faudra garder ce ton tout au long du récit autobiographique. N’en changez pas en cours de route, cela nuirait à la qualité de votre travail.
Ensuite, à vous de voir si vous préférez les phrases longues – Dans ce cas, veillez à ne pas ennuyer ou pire à vous embrouiller dans des détails – ou les phrases courtes, plus incisives, plus directes.
Dites-vous bien que votre façon d’écrire est votre signature. C’est votre personnalité qui transparaît à travers vos mots et il ne s’agit pas simplement de les aligner comme des perles sur un collier. Vous devez laisser poindre des émotions, inviter le lecteur à vous découvrir et pas seulement énoncer des faits.
Peut-être vous sentirez-vous vulnérable
Il en va des récits autobiographiques comme de la vie. Certains sont légers, pleins de gaîté, d’autres pesants et douloureux.
Dans un cas comme dans l’autre, il faut rester honnête avec soi-même. Il peut être difficile de replonger dans des souvenirs que vous préféreriez laisser derrière vous, des épisodes dont vous n’êtes peut-être pas fier. Pourtant n’en avez-vous pas retiré une expérience qui vous a enrichi, vous a transformé ?
Les drames ne sont pas toujours à la clé d’une biographie. Vous pouvez avoir envie de raconter une vie de voyages, de rencontres, de fantaisie ou quelque chose de plus sage, mais tout aussi passionnant.
Revenir sur ce que l’on a vécu peut servir de mise au point, de regard sur le passé pour se rendre compte du chemin parcouru. Rien ne sert d’en rajouter ou d’en omettre quoi que ce soit. Toutes vos expériences ont fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui. C’est cette richesse que vous souhaitez partager avec votre lecteur. Votre vulnérabilité, vos défauts ne peuvent rendre l’histoire que plus vraie.
Raconter ce qui vous est arrivé peut vous sembler primordial ; que ce soit pour permettre à vos proches de comprendre leur propre existence, ou parce que vous avez été témoin de la grande Histoire, ou encore pour partager des souvenirs merveilleux. Toutefois, il est possible que vous ne sachiez pas par quel bout commencer, comment dérouler le fil de votre vie, rédiger un récit qui retienne l’attention autant que vous aimeriez. Ne renoncez pas pour autant. Faites appel à un biographe familial. Car oui, votre histoire mérite un livre.
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