Des choses ahurissantes vous sont arrivées et votre entourage vous invite à rédiger vos mémoires. Mais vous vous inquitez de savoir comment bien écrire votre histoire.
Ou bien, vous avez de l’imagination et savez tenir votre auditoire en haleine ? Vous devriez écrire un roman dans les règles de l’art.
Peut-être que vos enfants vous sollicitent pour leur lire un conte, à l’heure du coucher. Vous aimez les inventer ? Vous pourriez écrire un livre pour enfants, en vous appuyant sur quelques points importants.
A moins que vous ayez tout simplement envie d’écrire, sans raison particulière…
Toutes les histoires font-elles un bon livre ?
Il est indéniable qu’un livre a un début, un milieu et une fin. Si l’on s’arrête à cette constatation, chacun peut se croire à même de devenir écrivain. Mais écrire un récit pour lequel les gens paieront exige de prendre en compte quelque chose d’essentiel : la relation avec le lecteur, ce que l’on souhaite lui raconter et comment on compte s’y prendre.
Prenons le cas d’une narration dramatique.
Une belle blonde souriante est assise sur un banc et mange un sandwich au bacon. Bof ! Cela ne donne pas très envie de savoir la suite.
Mais si vous ajoutez que le bacon est à base de chair humaine et que cette femme le sait, cela change tout.
Ici, je fais référence au cannibalisme, un véritable tabou. Ce qui dérange attire. Le sujet est controversé. Il y a une tension implicite : la personne est-elle une criminelle, compte tenu de ses actes ?
- Attirez l’attention du lecteur. Cette jeune femme, si l’on y regarde d’un peu plus près… Féminité funeste ou féminité rédemptrice.
- Présentez le personnage principal. La femme, un être impénétrable. Symbole de l’inconnu, de l’incompréhensible, du mystère.
- Donner le ton de l’histoire.
Quelques idées pour créer le contexte de votre histoire :
Le DIALOGUE – Les dialogues de sourds peuvent faire merveille dans un roman !
Les séquences dialogales sont ces passages constitués d’échanges verbaux entre personnages. La voix parlée a une franchise qui non seulement saisit le lecteur, mais est aussi la clé du développement du caractère. Le dialogue avec le lecteur est un autre excellent moyen d’ouvrir une histoire, auquel cas vous pourrez utiliser la deuxième personne (c’est-à-dire « vous ») !
UN MONOLOGUE – Tel le fameux monologue de Hamlet : « To be or not to be… »
De la même façon, le monologue intérieur est une technique narrative puissante ! Un discours intériorisé ou une conversation téléphonique (où l’on n’entend qu’une personne parler) peuvent être tout aussi révélateurs qu’un dialogue. En fait, il peut parfois être difficile de les catégoriser. Parler au lecteur, est-ce un dialogue ou un monologue ? Est-ce que la voix est interne ou externe ?
SCÈNE DE CHASSE – « La gueule béante et les yeux fixés sur lui… ils se regardent, immobiles ».
Il est vrai que la chasse est un thème très présent, une grande source d’inspiration dans la littérature. Une scène de chasse ou de poursuite offre de nombreuses opportunités d’action, d’intrigue et de mystère. Qui est après quoi ? Vos personnages vont-ils rattraper la proie ? Que se passera-t-il s’ils le font ? Ou s’ils ne le font pas ?
Un cadre pour votre histoire
UN DÉPART – « C’est un vrai personnage de roman » est un être à part, confronté à de multiples épreuves, aux « plus singulières aventures » (marquis de Sade)
Par exemple, un homme part en voyage ou…
Une femme quitte son foyer…
UNE ARRIVÉE – L’étranger, d’abord insaisissable.
L’homme arrive en ville.
Dans une petite ville, débarque un inconnu, vêtu de façon anonyme, quelconque à tout point de vue. Malgré son apparence, Justin Ward a en sa possession une grosse liasse de billets…
UN ACTE ET / OU UN LIEU SECRET – La symbolique des lieux, les secrets évoqueront dans l’imaginaire du lecteur des sensations…
Ainsi, quelqu’un qui fait quelque chose qu’il ne devrait pas peut nous en dire beaucoup sur le personnage, mais aussi sur les règles du monde qu’il habite. Les symboles révèlent les secrets de l’inconscient. Sans parler de l’élément supplémentaire de tension et de mystère, renforçant ainsi l’impact du récit.
UN APERÇU DU MONDE – Si le roman est une œuvre littéraire, il est aussi considéré comme une manière d’explorer à la fois l’être humain et ses multiples facettes, ainsi que le monde.
Prenons le cas de Moïra, une jeune Française fraîchement embauchée à Hong Kong au sein de la société Ming, le géant chinois de la téléphonie mobile et de l’Internet. Elle y découvre un monde en pleine mutation, qui se prépare à être régi par l’intelligence artificielle (Bernard Minier).
En premier lieu, faite un aperçu assez général, puis zoomez sur un personnage, un lieu ou un événement particulier. Ces techniques aident à replacer l’histoire dans son contexte. Le personnage est-il important dans le grand schéma des choses ? Comment sa pièce du puzzle s’intègre-t-elle dans l’intrigue ? Où est-il dans le monde ?
Des sauts dans le temps
UN FLASHFORWARD – Scrooge, musclé et colérique, reçoit la visite du « Fantôme de Noël encore à venir », qui lui montre son futur. Scrooge se voit mort et les gens trouvent réconfort et bonheur dans sa disparition.
Une de mes techniques préférées. Le flashforward permet d’avancer dans le temps du récit à partir de l’action présente. Ce saut en avant est utile si vous écrivez une histoire dans laquelle la fin est connue ou dans laquelle celle-ci crée un mystère qui propulse l’intrigue.
Comment diable le personnage se retrouve-t-il là ? Souvent, la scène sera répétée plus tard dans l’histoire, lorsque la chronologie la rattrapera.
Le récit
Elle s’est réveillée au son de l’ambulance. Sa tête lui faisait mal et son visage reposait dans une piscine chaude et collante. Elle toucha son front et amena ses doigts devant ses yeux. « Du sang », s’étonna-t-elle.
Deux heures plus tôt
« Je suis en retard. Je suis très en retard. Je n’arriverai jamais à l’heure », se dit-elle. La femme a attrapé une pile de papiers en désordre sur son bureau, a pris son sac à main et a couru. Une fois qu’elle a atteint sa voiture…
UN FLASHBACK – Homère l’a utilisé dans l’Odyssée quand Ulysse raconte son terrible voyage pour remonter au VIIIe siècle av. J.-C.
Au contraire du flashforward, l’accent est ici mis sur le développement de la trame de fond. L’analepse est le pendant littéraire du flashback au cinéma. Mais bon, si tout le monde connaît le flashback, rares sont les personnes qui connaissent le mot français analepse !
Cela étant, il est utile si votre personnage a besoin de commencer l’histoire à un moment inintéressant. Le but du flashback est d’influencer les événements ultérieurs, d’approfondir l’histoire ou de révéler le personnage.
UNE PROLEPSE – Une figure de style qui permet de parler d’un événement qui se produira bien plus tard dans l’intrigue.
Par exemple, on annoncera la mort d’un personnage alors que celui-ci n’est pas encore né.
Pour ce qui est du flashback, il arrive qu’il ne soit pas nécessaire, comme dans cette scène de La Corde, d’Alfred Hitchcock, où la complicité entre Philip et Brandon est à peu près clarifiée en une seule phrase (ils sont copains depuis le lycée et Brandon domine psychologiquement Philip). Le film se déployant en temps réel, un retour en arrière dans cette scène n’était pas utile.
Les éléments clés dans une histoire dramatique
En règle générale, il est bien de les avoir en tête pour construire son récit. Ce sont les pivots de l’histoire et peuvent se compléter. A vous donc de travailler sur
- le conflit ;
- la tension ;
- la surprise ;
- le caractères extraordinaires ou comportement des personnages ;
- la controverse ;
- le mystère ;
- le suspense, celui qui fera que le lecteur ira au bout !
Pour tout dire, le contenu dramatique ne doit pas nécessairement être choquant ou controversé.
L’écriture est difficile
Le roman moyen, pour adulte ou jeunesse, compte au moins 50 000 mots, soit l’équivalent de 50 articles de trois pages.
Écrire – simplement placer les mots sur la page – est un excercice sérieux. Rédiger astucieusement pour que l’on apprécie ce que vous écrivez est encore plus difficile.
Plus préscisément. Comme tous les enfants, je sais courir depuis l’âge de 18 mois. À 50 ans, si j’envisageais de courir un marathon, je n’en serais physiquement pas capable, même si je peux bien sûr courir quelques kilomètres tout de suite, enfin s’il le faut vraiment. Pourquoi ? Parce que j’ai besoin de techniques, d’entraînement, d’accompagnement.
De la même manière, écrire un livre est un marathon. Vous devez vous entraîner, pratiquer, comprendre vos forces et vos faiblesses et travailler dur pour les maintenir ou les surmonter. Vous avez besoin d’aide, de commentaires et de soutien, et vous devez essayer plusieurs fois avant de courir votre meilleure course.
Nathalie et moi-même, Maguy, nous pouvons vous accompagner dans votre projet d’écriture. Quel qu’il soit !
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